Bulles
La buée a envahi le miroir. La musique de Bach, aria en ré mineur, plane doucement dans la salle de bain.
De la main, elle vérifie la température de l’eau. Dans son dos, il s’affaire autour des bougies disposées çà et là. Elle cueille un peu de mousse sur le bout de ses doigts avant de se retourner.
- C’est prêt, annonce-t-elle.
Et quand il la regarde, elle dépose l’amas de bulles sur le bout de son nez avant de l’embrasser.
Il l’attrape par la taille. Leurs deux corps dévêtus se collent l’un à l’autre. Leurs peaux rendues moites par la chaleur glissent l’une sur l’autre.
- Tu es bien trop vêtue pour le bain, murmure-t-il.
- Tu exagères, je suis presque nue.
Il lui sourit. De ce sourire qui la rend folle. A la fois amoureux et sauvage. Tendre et bestial. Sans la quitter des yeux, il passe une main dans son dos pour dégrafer son soutien gorge. Il le fait glisser le long de ses bras et le jette derrière lui. Elle rit en le voyant atterrir dans le lavabo. Mais son rire s’étrangle dans sa gorge quand ses doigts se glissent sous l’élastique de sa culotte.
Il fait descendre la dentelle jusqu’à ses pieds, embrassant délicatement son ventre juste sous son nombril. Elle frissonne.
- A mon tour, souffle-t-elle.
Quand il se redresse, elle caresse son sexe déjà dur à travers le coton de son boxer. Il gémit. Elle libère sa queue, promène un doigt sur toute sa longueur.
- A l'eau !
Et sans plus attendre, elle lui tourne le dos pour enjamber le bord de la baignoire.
Il la regarde, telle Aphrodite au bain, avant d’entrer dans l’eau lui aussi. Il s'immerge dans l’eau brûlante et elle s’installe, entre ses cuisses, dos à lui.
Elle ferme les yeux, profitant de la caresse des ses doigts sur ses bras, ses jambes. Elle sent son désir au creux de ses reins mais il prend le temps.
Ce bain ne sera pas le lieu de leurs ébats. Juste celui de la tendresse. De leurs caresses. Avant de rejoindre le lit, encore humides de leurs ablutions, pour laisser cours à la folie.
Elle se love contre lui. Se laisse bercer par l’eau et par sa respiration.
Le temps est suspendu. Ils écoutent la musique, s’embrassent, se frôlent.
L’eau est si chaude qu’ils éprouvent bientôt le besoin de se rafraîchir. Il ouvre le robinet d’eau froide. Elle sursaute quand le jet d’eau touche sa cuisse. Et elle rit encore.
Il joue avec l’onde glacée quelques secondes puis il recueille un peu d’eau au bout de ses doigts. Il les porte à la bouche de sa compagne.
- Bois.
Elle s’exécute, lapant doucement.
Ce moment d’une douceur infinie embrase leurs désirs. La sensualité exude par tous les pores de leur peau. Il est temps maintenant de laisser parler leurs pulsions les plus profondes.
Alors que sa main gauche est toujours à la hauteur des lèvres de sa douce, il enfonce la droite dans l’eau entre ses jambes. Et quand il touche son sexe, qu’elle se cambre pour sentir ses doigts en elle, ils comprennent l’un comme l’autre que la douce indolence va faire place à la fougue de leurs ébats.
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