Bougie

Elle frissonne. Les yeux bandés, privée de la vue, elle ne peut se fier qu’à ses autres sens.

Elle sent son parfum tout proche. Celui qu’elle assimile instantanément au plaisir. Elle hume l’air quelques instants.

Elle devine son poids sur le lit, à côté d’elle, tout proche. Elle sourit. Elle attend ce jeu depuis des semaines.

Elle se focalise sur les petits bruits. Sa respiration à elle. Son souffle à lui. Le tintement d’un bol sur la table de nuit.

Il l’embrasse tendrement. Elle a à peine le temps de savourer la douceur de ses lèvres qu’il a déjà reculé.

Une allumette craque. L’odeur du souffre agresse ses narines l’espace d’une seconde. Puis un grésillement.

Encore une minute passe. Il lui murmure à l’oreille que c’est le moment avant qu’une goutte de cire ne vienne s’écraser sur la peau tendre de son ventre. La brûlure ne dure qu’un instant. Mais elle est vite remplacée par une deuxième, une troisième. Son épiderme est rapidement constellé de cire.

Elle gémit, partagée entre la douleur et l’extase. Tout son corps se tend vers lui.

Sentant son désir, il l’embrasse à nouveau, pose la bougie et fait courir ses mains là où la cire s’est figée. Elle ondule contre lui, sent le tissu de ses vêtements sur sa peau nue.

Presque tendrement, il la repousse contre le matelas. Elle sait alors qu’il va passer à la seconde phase de leur petit jeu.

Quand elle sent le glaçon entre ses seins, elle est prise de nouveaux frissons. Il le promène sur sa peau, ses tétons. Descend cette ligne imaginaire qui mène de sa poitrine à son pubis en passant par son nombril.

Il joue de ses frémissements comme il a joué de la cire tout à l’heure.

Lorsqu’il arrive enfin au niveau de sa toison pubienne, il marque un temps d’arrêt. Il se penche entre ses cuisses et dépose un baiser sur son sexe. Elle est au bord de la jouissance.

Elle sent son souffle sur l’intérieur de ses jambes et elle l’imagine, le sourire aux lèvres, alors qu’il fait glisser le glaçon sur son clitoris déclenchant le torrent de plaisir.